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Origine du nom
Mariol serait un terme gaulois qui signifierait grand champ. Le village grand val puis grand vaux. Toutefois certains historiens estiment que le mot Mariol relève du latin mas (mansium = maison) et revoli (rivus = ruisseau), soit maison près du ruisseau. En patois, Mariol se dit Mariou. On est près des racines latines : ru en français = rio en espagnol = cours d'eau.
Histoire de Mariol
On a découvert des vestiges romains à Calleville, à Mariol, près de l'emplacement actuel de la Gare de Ris et à Vichy également. On a estimé que les troupes de Jules César avaient campé sur le terrain des Grand Vaux. César aurait profité de la présence d'un pont (ancêtre du pont de Ris) pour traverser l'Allier et rejoindre Clermont. En 1372, Jean 1er, duc de Bourbon, se fit céder par le duc de Berry et d'Auvergne les fiefs et suzerainetés de Mariol, Saint-Yorre et Vichy (à l'exception des châteaux de Puy Aigu, Abrest et Busset). Là s'étendaient les communes de Mariol et Saint-Yorre.
Ce prieuré existait encore en 1739. Mais détruit par une crue subite de l'Allier, il ne fut pas reconstruit. Ce brusque changement de lit de la rivière fut dès 1739, l'occasion de procès dont profitèrent officiers de justice et seigneurs voisins. Revenons à Mariol. Dès le Moyen-Age, existait un château féodal. Mariol fut un apanage, c'est-à-dire un domaine réservé par le souverain à ses fils ou frères. En fait, il s'agissait d'une maison chevaleresque. Le château de Mariol aurait été un avant poste des Templiers installés à Busset. Tout comme Maulmont, Pic-Aigu-Bancherelle, les murs du Temple, Mariol relevait des Templiers.
La paroisse existait en 1550 à Mariol même (église et presbytère). On peut imaginer sans risque d'erreur qu'à l'époque des guerres de religion, les troupes protestantes venant d'Auvergne, plus spécialement de Clermont et longeant l'Allier ont pillé et massacré sur leur passage. Les habitants fâcheusement installés sur les rives furent les premières victimes. Effrayés, les survivants quittèrent en hâte cette terre devenue inhospitalière, se réfugiant à l'Est au pied des collines et s'intégrèrent au village devenu Mariol au pied du Château. En 1612, le nouveau seigneur de Mariol est messire François de Chabannes-Blanchefort (de Lapalisse). Son arrière petit fils Annet-Marie fut le premier à adopter le titre de Comte de Mariol. Ce dernier eut sept enfants.
Sa fille ainée Henriette de Chabanne, née en 1681, restera seule héritière de la branche des Chabannes-Mariol. Elle épousa François Freydeau, seigneur de Marcellanges. De cette union naquirent deux enfants : Marguerite mariée à Claude Robert d'Hugon et son frère tué à la bataille de Fontenoy en 1745. Presque à la même époque (1751) moururent Marguerite et son père. Henriette de Chabanne, devenue veuve, vivait en mauvaise intelligence avec son gendre. Alors elle prit une décision tout à fait exceptionnelle. Âgée de 82 ans, elle se remaria avec Pierre Auguste Valette de Bosredon, le chevalier Robert d'Hugon, tuteur des deux enfants que lui avait laissé Marguerite, ne fut pas satisfait de ces épousailles tardives. Il intenta un procès lorsque les époux Bosredon cédèrent le château de Mariol le 12 septembre 1765, pour la somme de 163000 livres à M. Sicaud de la Motte.
Le gendre insinuait que le sieur Valette, abusant du grand âge de sa femme avait agit à son profit contre les intérêts légitimes des petits-enfants. Il n'en perdit pas moins son instance en justice. Il n'est pas inintéressant de rapporter les termes essentiels de la décision du Parlement : « Excipant de la haute réputation de M de Bosredon et des siens, on peut observer que le mariage n'est pas toujours le résultat de l'attraction que peuvent, exercer des appas futiles et d'ailleurs périssables, mais qu'une sage amitié et l'inclinaison naturelle de cœurs fait pour se comprendre expliquent suffisamment une union dont seuls des esprits légers et sensuels ne voient pas le côté touchant ». M. Charles Sicaud de la Motte restera donc paisible possesseur du château de Mariol et le possédait encore à la Révolution.
Ce dernier était issu d'une famille bourgeoise de Vichy. Son père était receveur du grenier à sel de cette ville. A la mort de Charles Sicaud de la Motte, le château revint à l'ainé de ces trois enfants : Sicaud de Saint Priest Bramefant. En 1851 les descendants de ce seigneur vendirent le domaine, alors acquis par M. Bargheon des Grangeons.
Le château appartint en 1879 à son petit-fils M. Joseph Ruet Lamotte. Son descendant Michel Lamotte en était toujours propriétaire en 1959. A cette date, il le vendit aux laboratoires pharmaceutiques Roussel-UCLAF qui le transformèrent en centre de colonie de vacances pour les enfants de leur personnel.
A la sortie du bourg de Mariol, se trouvaient encore les fiefs des Breuils et des Chapelles. L'ancien fief des Chapelles, secteur de l'actuel cimetière, a appartenu en 1896 à M. Gonnard des Echaux (Famille du Mayet de Montagne). Les Breuils, les Chappelles, Puy Aigu, les Murs du Temples formèrent l'apanage des seigneurs de Vichy. La grande fortune de cette famille semble avoir pour origine des confiscations exercées sur les biens des templiers.
Les grand Vaux avaient été vendu avant la révolution à M. Sicaud de la Motte, seigneur de Mariol. Les Loyards étaient la propriété de bourgeois de Ris les Rabourg. En 1789, Jacques Grimaud, petit-fils Rabourg, fut lieutenant-général de la sénéchaussée de Moulins et, en cette qualité, chargé d'organiser l'assemblée provinciale des État Généraux. La dernière Rabourg épousa un Thaves. De ce mariage naquit Camille Thaves qui fut le maire de Ris en 1896 jusqu'en 1912. Son propre fils Ernest Thaves, avocat et bâtonnier de l'ordre du barreau de Riom, lui succéda en qualité de maire de Ris jusqu'en 1945.
N'oublions pas Mariol, Village de cultivateurs et de vignerons. En 1852, il comptait 917 habitants. Ce fut Napoléon III qui, au cours de son séjour à Vichy, fit établir la route de Château-Gaillard à Busset. L'étang situé à proximité (hameau des Foucauds) porte le nom d'étang de l'empereur. Avant la guerre de 1939-1945, Mariol n'avait pas de locataire.
Chacun possédait sa maison. C'était un bourg agricole aux marchés hebdomadaires. On dénombrait trois épiceries, deux hôtels restaurants, un tailleur, un cordonnier, un coiffeur, une couturière, une corsetière. Peut-on parler des vignes ? Elles produisaient un petit vin agréable qui rappelait le Saint-Pourçain. Le roi Henri IV put l'apprécier à son passage au château de Busset.
Mais ces vignes ont été arrachées. Les Mariolais ont touché de l'État des primes à l'arrachage en raison du phylloxera. Peu à peu, les cultures furent abandonnées. Mariol ne compte plus guère que quelques rares cultivateurs. Les habitants sont devenus ouvriers ou cadres dans les verrières de Puy-Guillaume et de Saint-Yorre ou dans la société d'exploitation des eaux minérales.
M. Romuald GALETTI